mercredi, octobre 22, 2008

René... Fallet 20 ans après Colloque de Cusset, 17-18 octobre 2003


Colloque de Cusset, 17-18 octobre 2003, actes publiés sous la direction de Marc Sourdot (Maisonneuve & Larose, 2005, 174 p., 20 €). Depuis sa mort dont ce colloque marquait le vingtième anniversaire, René Fallet s’est certes fait plus discret mais n’a jamais totalement disparu de la vie littéraire. L’activité d’Agathe Fallet, veuve de l’écrivain, et de l’association Agir en pays jalignois, ancrée dans son Bourbonnais d’élection, ont dans un premier temps permis l’institution d’un Prix René-Fallet récompensant un premier roman qui compte déjà seize lauréats. L’édition a suivi avec, au début des années 1990, les trois volumes de Carnets de jeunesse, puis un recueil d’hommages intitulé Détours (Bleu autour, 2000), puis, rien que pour l’année 2005, une importante biographie signée Michel Lécureur et la réédition augmentée de son Brassens. Le monde universitaire a suivi, sous l’impulsion de Marc Sourdot, maître de conférences à Paris V et instigateur de ce colloque organisé comme il se doit dans le département de l’Allier. Il y a d’ailleurs une certaine ironie à voir l’université se pencher sur un auteur autodidacte et fier de l’être qui a toujours manifesté à son égard une certaine retenue, pour ne pas dire une franche hostilité. Si les voix des intervenants ont porté jusqu’au village voisin de Thionne, nul doute qu’un des occupants du champ de navets local a dû se retourner dans sa tombe en entendant évoquer les noms de Barthes, Deleuze, Guattari, Bakhtine et Mircea Elialde au sujet de son œuvre romanesque. Et en apprenant tout à trac que dans telle phrase issue de sa plume « la salve se musicalise en un rythme ternaire de cadence majeure, ici anapestique, suggérant une sorte d’éclosion », son crâne a dû carrément heurter le couvercle. Fallet divisait volontiers son œuvre en deux parties, la veine whisky qui imbibait ses romans d’amour la plupart du temps désespérés et la veine beaujolais qui irriguait ses livres truculents, des Vieux de la vieille à La Soupe aux choux. La veine whisky est quasiment absente de ce colloque où on a préféré s’intéresser au réalisme grotesque et à la filiation rabelaisienne (Marc Sourdot), au goût de Fallet pour les images (Christian Moncelet qui livre un petit précis de rhétorique falletienne), à son éloge de la littérature mineure et de son rôle révolutionnaire (Michel Laronde), aux problèmes soulevés par la traduction de La Soupe aux choux (Alena Podhorná-Polická) et à la dimension initiatique de ces romans bourbonnais (Hervé Girault). A voir ainsi ces chercheurs soulever le couvercle de La Soupe aux choux, inventorier le carnier du Braconnier de Dieu et triturer les neurones d’Un idiot à Paris, on se dit que l’exercice est un peu vain. René Fallet est un romancier de l’évidence, de la clarté, du direct, d’où le danger de l’obscurcir ou, à défaut, de le paraphraser que n’évitent pas toujours les auteurs, occupés à décrypter ce qui n’est pas caché. On préférera l’article consacré au Fallet poète, admirateur de Rimbaud, Apollinaire, Prévert (on se souvient qu’il acheta un exemplaire de Paroles chez Adrienne Monnier) et Cendrars (qui lui tendit sa « main amie »), contempteur d’Aragon et Claudel (« Fichtre, il fait bien 5 en dessous de Claudel », écrit-il dans un carnet de 1949) que Jean-Paul Liégeois signe à la fin du recueil. Un poète qu’on trouve dans les images qui émaillent ses romans mais aussi dans des vers édités la plupart du temps dans des revues ou à compte d’auteur et qui montrent l’attachement et le talent d’un romancier pour un genre qu’il plaça toujours au-dessus de tout.

Les Echos 2005 Sylvie JOLIVET sur : La « Dépêche d'Auvergne » règne sur Saint-Flour

ENTREPRISES ET REGIONS • À LA UNE
La « Dépêche d'Auvergne » règne sur Saint-Flour
Les Echos n° 19468 du 02 Aout 2005 • page 14

Ce bihebdomadaire de proximité recrute plus du quart de ses abonnés hors de son territoire.

La « Dépêche d'Auvergne » porte un nom quelque peu trompeur : seul l'arrondissement de Saint-Flour, soit l'est du département du Cantal, constitue le territoire d'action et de diffusion de ce « journal d'informations générales et de petites annonces qui ne marche pas trop mal », souligne Pierre Rigal, gérant de la « Dépêche d'Auvergne » et de l'imprimerie qui le fabrique, soit une dizaine de salariés au total. Il ne connaît pas de concurrent à son bihebdomadaire dont les capitaux sont détenus par deux familles : « Il y a d'autres périodiques dans le département mais chacun a une zone définie et "La Montagne" (1) c'est autre chose. »

Chaque lundi et chaque jeudi soir, 4.500 exemplaires de la « Dépêche d'Auvergne » sortent de la rotative installée dans une zone industrielle du chef-lieu de Haute-Auvergne. Un millier est vendu en kiosque. Les autres arriveront le lendemain matin dans les boîtes aux lettres des abonnés, dont plus d'un millier sont « expatriés » à Paris ou ailleurs. Selon Pierre Rigal, « le lectorat se renouvelle. Les familles s'éclatent et les enfants s'abonnent, certains résidents secondaires aussi. Des jeunes qui viennent travailler ici s'abonnent lorsqu'ils repartent ».

La « Dépêche d'Auvergne » est un très bon moyen de se tenir informé des nouvelles du « pays ». En huit ou douze pages, selon les jours, les lecteurs y trouvent un peu d'actualité départementale, des informations générales, sportives et économiques de l'arrondissement, des nouvelles de chaque commune et, en dernière page, un dossier, souvent culturel. Le tout rédigé par deux journalistes-photographes et une vingtaine de correspondants locaux. « Un journal comme cela, il faut vraiment bosser pour le maintenir », insiste Pierre Rigal, qui tient beaucoup à l'indépendance politique de la « Dépêche d'Auvergne » créée en 1949 et dont il a pris les rênes en 1973, avec son beau-frère, Michel Veyrès, à la suite de leur beau-père et père, Augustin Veyre, et de son associé, Pierre Simon.

A l'époque, la « Dépêche d'Auvergne » avait une « connotation pompidolienne » : quelques années auparavant, elle avait été le journal officiel de la campagne du futur président de la République, venu briguer le poste de député de sa circonscription natale. Pendant quelques semaines, le tirage a atteint 20.000 exemplaires... « Cette campagne a été un tremplin pour Georges Pompidou », affirme Pierre Rigal, qui avoue avoir « eu du mal à nous dégager de cette connotation ». Il y a quelques semaines, il a pourtant fait une entorse à son principe de neutralité : « Lorsque le sénateur-maire de Saint-Flour, Pierre Jarlier, m'a apporté un texte en faveur du "oui" au référendum sur la Constitution européenne, nous l'avons pris. »

Cette neutralité est indispensable au maintien d'un équilibre économique, somme toute fragile, dans lequel le journal et l'imprimerie s'épaulent mutuellement. Cette dernière jouit de sa propre clientèle. « Le journal est un bon outil, car il est très présent sur le terrain. C'est une vitrine pour l'imprimerie », résume Pierre Rigal. Seul maître à bord depuis le décès de son beau-frère en 1988, il a préparé sa succession : un neveu et une nièce travaillent avec lui depuis quelques années. « Ce serait idiot de ne pas prévoir la suite », conclut-il, preuve de sa confiance dans l'avenir de la « Dépêche d'Auvergne ».


SYLVIE JOLIVET

Julien GRACQ : Saint-Flour 1992

"Saint-Flour : il y a un rappel de l'Italie dans la manière qu'a la ville de coiffer de ses tours la colline abrupte, dans le dessin spacieux de son esplanade, dans la belle pierre noire de ses hôtels aux cours herbeuses, qui sont ceux d'une ancienne petite cité princière de l'Apennin ou des Abruzzes ; mais dès qu'on quitte le sommet du plateau - sa cathédrale, son évêché, ses lourds bâtiments officiels carrés et l'arceau bas de leur porche, frais et ombreux comme le corps de garde d'une capitainerie de Castille - la dégringolade paysanne des ruelles de terre ravinées est pleine de chats errants et de traînées d'urine. Du haut de sa terrasse, par delà la coupure profonde du ravin, on découvre l'énorme dos de baleine de la Margeride qui court plonger vers le sud, les lourdes ombres de ses nuages glissant sur des sapinières plus touffues que celles des Vosges. Aucune route ne traverse Saint-Flour - le carrefour, bondé de postes d'essence et de stations-service toutes neuves, très loin en contrebas de la ville, s'atteint au bout d'une spirale descendante qui dévale de la butte plate. C'est un bout-du-monde suspendu au-dessus d'un panorama de plateaux bossués tout tigrés de nuages, ses maisons tellement à la gêne sur le sommet rétréci de la butte que leur porte s'est comprimée en une fente étroite où il semble qu'on ne peut entrer que de profil. Le noms délicieux de la ville comble à la fois l'oreille et le palais par sa sonorité en même temps veloutée et compacte, sa saveur et sa consistance naïve de far paysan : Saint-Flour, où s'est distillée la quintessence des herbages odorants du Cantal, et moulu le blé de ses planèzes, lourd comme la grenaille de plomb, est un gâteau auvergnat compact de fleur de farine."


Julien Gracq, Carnets du grand chemin, José Corti Editeur, 1992.


NDLR: Luc Girond disait: "On ne peut être à la fois à Saint-Flour et à Moulins" ...j'ai retenu la formule pour rejoindre les éxilés de l'Ouest...mais sommes nous une diaspora comme mes amis bamilékés ou aveyronnais. Quid des tontines chez les bourbonnais ? A moins que ce ne soit des tantines dans la Forterre ( Voir Corrocher sur les parlers bourbonnais ou " le errant au lent bec")

Maurice Lavesvre Directeur de CINNA

Peaufiner chaque détail


Comment habiller cette structure pour la rendre confortable ? Le prototypiste interroge les fournisseurs de mousse. Contrairement à la mousse polyuréthane classique, la mousse viscoélastique « à mémoire » épouse la forme du corps. Jusqu'alors utilisée seulement dans l'industrie de la literie, elle fait sa première apparition sur le marché du siège avec le Lover. « Nous avons ensuite buté sur un problème de textile », raconte Claude Brisson. Avec son principe d'articulation du dossier, la méridienne ne pouvait supporter qu'un tissu 100 % élastique dans les deux sens. « Nous avons cherché partout une solution en liaison avec le service des achats, les tricoteurs et nos ingénieurs textiles », se souvient Claude Brisson. L'usine a finalement mis au point une maille aux allures de gros tricot. « Du côté du public, ça plaît beaucoup, ou ça ne plaît pas du tout », reconnaît Maurice Lavesvre, le directeur marketing et commercial France de Cinna. Et même si le Lover est en vente depuis un an, la quête d'une nouvelle gamme de tissu se poursuit à l'usine.

extrait de Stratégie 2003

S.B : Quel est l’objectif vous fixez-vous en nombre de points de vente à terme ? Dans quelles villes la marque devrait-elle faire son apparition dans les prochaines semaines ?
M.L : Cinna aligne aujourd’hui 90 points de vente. Notre objectif est de compter 100 magasins à terme pour boucler le maillage du territoire. Avec son concept bien spécifique, notre concept n’a pas vocation à s’implanter partout. Après Besançon et Valence fin 2007, l’enseigne va faire son apparition dans les prochaines semaines à Laval, Mulhouse, Le Havre et Clermont.
N’oublions pas également que Cinna est une enseigne apparue au début des années 80. Des cessions de points de vente sont à prévoir, suite à des départs en retraite notamment. Dans les trois prochaines années, 7 à 8 magasins vont ainsi devoir trouver un repreneur.
Maurice Lavesvre...DG CINNA