1998: Décès de Gabriel Delaunay
Gabriel Delaunay, figure de la Résistance, est décédé
Ancien président du comité départemental de Libération de la Gironde, il contesta le premier la nomination de Papon comme préfet des Landes en août 1944.
GABRIEL DELAUNAY, ancien président du comité départemental de Libération (CDL) de la Gironde, est décédé mercredi en son domicile bordelais, à l’âge de quatre-vingt-onze ans.
En août 1944, c’est lui qui, le premier, contesta vigoureusement la nomination de Maurice Papon comme préfet des Landes, par le commissaire de la République Gaston Cusin, représentant du gouvernement provisoire dirigé par le général de Gaulle. Papon n’est pas allé à Mont-de-Marsan, mais il exerça les fonctions de directeur de cabinet de Gaston Cusin, malgré les démarches effectuées par le CDL et son président, Gaston Delaunay. Ce que celui-ci devait rappeler lors du procès de l’ancien responsable des affaires juives à la préfecture de Gironde.
Né le 30 avril 1907 à Sainte-Christine (Vendée), dans une famille de paysans très pauvres, il connaît une enfance difficile, qu’il racontera dans "Le petit chouan", un roman qu’il écrira à l’âge de soixante-dix-huit ans.
Tout semble le vouer à poursuivre la dure vie de ses parents, mais son instituteur, convaincu de ses capacités et impressionné par son acharnement au travail, l’incite à passer le concours d’entrée à l’Ecole normale. Par la suite, Gabriel Delaunay prépare seul la licence, puis l’agrégation de géographie.
Professeur, il enseigne à Bordeaux, lorsque commence la Seconde Guerre mondiale. Lieutenant de réserve, il participe à la bataille des Ardennes, puis à la retraite de Bergerac, et est décoré de la légion d’honneur. Démobilisé, il retrouve son poste mais, engagé dans la Résistance, il est arrêté. Relâché après un interrogatoire au fort du Hâ, il poursuit ses activités clandestines. Pourchassé par l’occupant nazi, il est contraint, l’étau se resserrant, de quitter Bordeaux fin 1943. Il y revient le 6 juin 1944 à la demande de la direction de son réseau et participe aux combats de libération de la ville (28 août). Il devient la cheville ouvrière de la mise en place du CDL, dont il sera le président (27 septembre 1944).
Gabriel Delaunay est nommé préfet du Loir-et-Cher en janvier 1945. Il est ensuite muté dans le Puy-de-Dôme, puis dans les Basses-Pyrénées (aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques). En 1957, il devient directeur de la Radiodiffusion Télévision française (RTF), poste dont il démissionne un an plus tard. Il est alors nommé préfet de Gironde et occupe ce poste jusqu’en 1972. Il terminera sa carrière comme conseiller d’Etat en service extraordinaire.
Article paru dans l'édition du 8 août 1998 de l'Humanité.
Son épouse est Alice Sinturel originaire de l' Allier qui fut Inspectrice générale des Maternelles.
Ancien président du comité départemental de Libération de la Gironde, il contesta le premier la nomination de Papon comme préfet des Landes en août 1944.
GABRIEL DELAUNAY, ancien président du comité départemental de Libération (CDL) de la Gironde, est décédé mercredi en son domicile bordelais, à l’âge de quatre-vingt-onze ans.
En août 1944, c’est lui qui, le premier, contesta vigoureusement la nomination de Maurice Papon comme préfet des Landes, par le commissaire de la République Gaston Cusin, représentant du gouvernement provisoire dirigé par le général de Gaulle. Papon n’est pas allé à Mont-de-Marsan, mais il exerça les fonctions de directeur de cabinet de Gaston Cusin, malgré les démarches effectuées par le CDL et son président, Gaston Delaunay. Ce que celui-ci devait rappeler lors du procès de l’ancien responsable des affaires juives à la préfecture de Gironde.
Né le 30 avril 1907 à Sainte-Christine (Vendée), dans une famille de paysans très pauvres, il connaît une enfance difficile, qu’il racontera dans "Le petit chouan", un roman qu’il écrira à l’âge de soixante-dix-huit ans.
Tout semble le vouer à poursuivre la dure vie de ses parents, mais son instituteur, convaincu de ses capacités et impressionné par son acharnement au travail, l’incite à passer le concours d’entrée à l’Ecole normale. Par la suite, Gabriel Delaunay prépare seul la licence, puis l’agrégation de géographie.
Professeur, il enseigne à Bordeaux, lorsque commence la Seconde Guerre mondiale. Lieutenant de réserve, il participe à la bataille des Ardennes, puis à la retraite de Bergerac, et est décoré de la légion d’honneur. Démobilisé, il retrouve son poste mais, engagé dans la Résistance, il est arrêté. Relâché après un interrogatoire au fort du Hâ, il poursuit ses activités clandestines. Pourchassé par l’occupant nazi, il est contraint, l’étau se resserrant, de quitter Bordeaux fin 1943. Il y revient le 6 juin 1944 à la demande de la direction de son réseau et participe aux combats de libération de la ville (28 août). Il devient la cheville ouvrière de la mise en place du CDL, dont il sera le président (27 septembre 1944).
Gabriel Delaunay est nommé préfet du Loir-et-Cher en janvier 1945. Il est ensuite muté dans le Puy-de-Dôme, puis dans les Basses-Pyrénées (aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques). En 1957, il devient directeur de la Radiodiffusion Télévision française (RTF), poste dont il démissionne un an plus tard. Il est alors nommé préfet de Gironde et occupe ce poste jusqu’en 1972. Il terminera sa carrière comme conseiller d’Etat en service extraordinaire.
Article paru dans l'édition du 8 août 1998 de l'Humanité.
Son épouse est Alice Sinturel originaire de l' Allier qui fut Inspectrice générale des Maternelles.