Joseph Roth est à l'honneur
Histoire littéraire Joseph Roth est à l'honneur. La réédition de certains de ses livres, au Seuil, la parution des essais de Claudio Magris et de Manfred Flügge, la tenue d'un colloque les 24 et 25 septembre rappellent combien l'auteur de La Marche de Radetzky (1932) fut un écrivain important. Et si cette exposition est une belle introduction à ses oeuvres, elle insiste surtout sur l'engagement intellectuel de cet homme qui, né en 1894 à Brody, en Galicie, mourra démuni et alcoolique à Paris en mai 1939.
C'est un homme de l'exil qui apparaît dans les photographies et la correspondance : Vienne en 1913 ; Berlin, où il fut journaliste, et enfin Paris, ville qu'il aimait et où il trouva refuge dès 1933, lors de l'arrivée de Hitler au pouvoir. Comme quelques autres intellectuels, Roth dénonce d'emblée le danger nazi et n'a de cesse, dans ses articles, d'appeler au réveil des consciences : « Un écrivain qui ne combattrait pas aujourd'hui Hitler et le IIIe Reich, écrit-il en 1934, est clairement un homme petit, faible, et probablement un mauvais écrivain de surcroît. » Des manuscrits et des éditions originales, des articles, un film d'autodafé hitlérien et l'ambiance d'un café où l'on peut écouter ce qu'écrivait Soma Morgenstern (1), évoquent le travail quotidien au café Le Tournon mais, surtout, le courageux combat d'un homme qui pressent le cataclysme.
(1) Fuite et fin de Joseph Roth, éd. Liana Levi, 1997.
Jusqu'au 4 octobre au musée d'Art et d'Histoire du judaïsme, Paris 3e. Tél. : 01-53-01-86-53.
Telerama n° 3114 - 19 septembre 2009