Dimanche 25 mai 2008 Archéologie Par Michel Chaillou
dimanche 25 mai 2008
Archéologie
En cette époque où sévit toujours, hélas, sur les ondes le critère de Panurge : classement des livres selon leurs ventes, des films par leur nombre d'entrées en salle (à quand le livre qui ne se vend pas ? le film génial qui écarte ses spectateurs ?), enfin, un miracle, à la première page du journal Le Monde, à la date du 16 mai 2008, cette tête de César repêchée dans le fin fond du Rhône, dans le fin fond du temps, et qui revoit soudain le jour, l'aube des surfaces.
On en oublierait presque, à considérer ce visage de pierre qu'une ombre de malice rend si spirituel, toute la misère de la planète. On lit l'étonnement du conquérant des Gaules de se retrouver ainsi à portée de nos yeux. On rêve d'autres nouvelles de ce genre pour défrayer nos âmes, les sortir de la gangue du lieu-commun, du people où se complaît tant le siècle. Ainsi, en cette période du festival de Cannes, le mot paillettes qui revient sans cesse à nos oreilles, le mot déjanté pour exprimer un accent plus personnel, etc, etc.
César nous dévisage. Comment lui rendre compte de nos jours : le tribunal de ses yeux paraît si impitoyable ?
Des trouées poétiques de cette espèce manquent dans la presse.
Repris de http://www.michel-chaillou.com/blog_notes.php
Archéologie
En cette époque où sévit toujours, hélas, sur les ondes le critère de Panurge : classement des livres selon leurs ventes, des films par leur nombre d'entrées en salle (à quand le livre qui ne se vend pas ? le film génial qui écarte ses spectateurs ?), enfin, un miracle, à la première page du journal Le Monde, à la date du 16 mai 2008, cette tête de César repêchée dans le fin fond du Rhône, dans le fin fond du temps, et qui revoit soudain le jour, l'aube des surfaces.
On en oublierait presque, à considérer ce visage de pierre qu'une ombre de malice rend si spirituel, toute la misère de la planète. On lit l'étonnement du conquérant des Gaules de se retrouver ainsi à portée de nos yeux. On rêve d'autres nouvelles de ce genre pour défrayer nos âmes, les sortir de la gangue du lieu-commun, du people où se complaît tant le siècle. Ainsi, en cette période du festival de Cannes, le mot paillettes qui revient sans cesse à nos oreilles, le mot déjanté pour exprimer un accent plus personnel, etc, etc.
César nous dévisage. Comment lui rendre compte de nos jours : le tribunal de ses yeux paraît si impitoyable ?
Des trouées poétiques de cette espèce manquent dans la presse.
Repris de http://www.michel-chaillou.com/blog_notes.php