Les Echos 2005 Sylvie JOLIVET sur : La « Dépêche d'Auvergne » règne sur Saint-Flour
ENTREPRISES ET REGIONS • À LA UNE
La « Dépêche d'Auvergne » règne sur Saint-Flour
Les Echos n° 19468 du 02 Aout 2005 • page 14
Ce bihebdomadaire de proximité recrute plus du quart de ses abonnés hors de son territoire.
La « Dépêche d'Auvergne » porte un nom quelque peu trompeur : seul l'arrondissement de Saint-Flour, soit l'est du département du Cantal, constitue le territoire d'action et de diffusion de ce « journal d'informations générales et de petites annonces qui ne marche pas trop mal », souligne Pierre Rigal, gérant de la « Dépêche d'Auvergne » et de l'imprimerie qui le fabrique, soit une dizaine de salariés au total. Il ne connaît pas de concurrent à son bihebdomadaire dont les capitaux sont détenus par deux familles : « Il y a d'autres périodiques dans le département mais chacun a une zone définie et "La Montagne" (1) c'est autre chose. »
Chaque lundi et chaque jeudi soir, 4.500 exemplaires de la « Dépêche d'Auvergne » sortent de la rotative installée dans une zone industrielle du chef-lieu de Haute-Auvergne. Un millier est vendu en kiosque. Les autres arriveront le lendemain matin dans les boîtes aux lettres des abonnés, dont plus d'un millier sont « expatriés » à Paris ou ailleurs. Selon Pierre Rigal, « le lectorat se renouvelle. Les familles s'éclatent et les enfants s'abonnent, certains résidents secondaires aussi. Des jeunes qui viennent travailler ici s'abonnent lorsqu'ils repartent ».
La « Dépêche d'Auvergne » est un très bon moyen de se tenir informé des nouvelles du « pays ». En huit ou douze pages, selon les jours, les lecteurs y trouvent un peu d'actualité départementale, des informations générales, sportives et économiques de l'arrondissement, des nouvelles de chaque commune et, en dernière page, un dossier, souvent culturel. Le tout rédigé par deux journalistes-photographes et une vingtaine de correspondants locaux. « Un journal comme cela, il faut vraiment bosser pour le maintenir », insiste Pierre Rigal, qui tient beaucoup à l'indépendance politique de la « Dépêche d'Auvergne » créée en 1949 et dont il a pris les rênes en 1973, avec son beau-frère, Michel Veyrès, à la suite de leur beau-père et père, Augustin Veyre, et de son associé, Pierre Simon.
A l'époque, la « Dépêche d'Auvergne » avait une « connotation pompidolienne » : quelques années auparavant, elle avait été le journal officiel de la campagne du futur président de la République, venu briguer le poste de député de sa circonscription natale. Pendant quelques semaines, le tirage a atteint 20.000 exemplaires... « Cette campagne a été un tremplin pour Georges Pompidou », affirme Pierre Rigal, qui avoue avoir « eu du mal à nous dégager de cette connotation ». Il y a quelques semaines, il a pourtant fait une entorse à son principe de neutralité : « Lorsque le sénateur-maire de Saint-Flour, Pierre Jarlier, m'a apporté un texte en faveur du "oui" au référendum sur la Constitution européenne, nous l'avons pris. »
Cette neutralité est indispensable au maintien d'un équilibre économique, somme toute fragile, dans lequel le journal et l'imprimerie s'épaulent mutuellement. Cette dernière jouit de sa propre clientèle. « Le journal est un bon outil, car il est très présent sur le terrain. C'est une vitrine pour l'imprimerie », résume Pierre Rigal. Seul maître à bord depuis le décès de son beau-frère en 1988, il a préparé sa succession : un neveu et une nièce travaillent avec lui depuis quelques années. « Ce serait idiot de ne pas prévoir la suite », conclut-il, preuve de sa confiance dans l'avenir de la « Dépêche d'Auvergne ».
SYLVIE JOLIVET
La « Dépêche d'Auvergne » règne sur Saint-Flour
Les Echos n° 19468 du 02 Aout 2005 • page 14
Ce bihebdomadaire de proximité recrute plus du quart de ses abonnés hors de son territoire.
La « Dépêche d'Auvergne » porte un nom quelque peu trompeur : seul l'arrondissement de Saint-Flour, soit l'est du département du Cantal, constitue le territoire d'action et de diffusion de ce « journal d'informations générales et de petites annonces qui ne marche pas trop mal », souligne Pierre Rigal, gérant de la « Dépêche d'Auvergne » et de l'imprimerie qui le fabrique, soit une dizaine de salariés au total. Il ne connaît pas de concurrent à son bihebdomadaire dont les capitaux sont détenus par deux familles : « Il y a d'autres périodiques dans le département mais chacun a une zone définie et "La Montagne" (1) c'est autre chose. »
Chaque lundi et chaque jeudi soir, 4.500 exemplaires de la « Dépêche d'Auvergne » sortent de la rotative installée dans une zone industrielle du chef-lieu de Haute-Auvergne. Un millier est vendu en kiosque. Les autres arriveront le lendemain matin dans les boîtes aux lettres des abonnés, dont plus d'un millier sont « expatriés » à Paris ou ailleurs. Selon Pierre Rigal, « le lectorat se renouvelle. Les familles s'éclatent et les enfants s'abonnent, certains résidents secondaires aussi. Des jeunes qui viennent travailler ici s'abonnent lorsqu'ils repartent ».
La « Dépêche d'Auvergne » est un très bon moyen de se tenir informé des nouvelles du « pays ». En huit ou douze pages, selon les jours, les lecteurs y trouvent un peu d'actualité départementale, des informations générales, sportives et économiques de l'arrondissement, des nouvelles de chaque commune et, en dernière page, un dossier, souvent culturel. Le tout rédigé par deux journalistes-photographes et une vingtaine de correspondants locaux. « Un journal comme cela, il faut vraiment bosser pour le maintenir », insiste Pierre Rigal, qui tient beaucoup à l'indépendance politique de la « Dépêche d'Auvergne » créée en 1949 et dont il a pris les rênes en 1973, avec son beau-frère, Michel Veyrès, à la suite de leur beau-père et père, Augustin Veyre, et de son associé, Pierre Simon.
A l'époque, la « Dépêche d'Auvergne » avait une « connotation pompidolienne » : quelques années auparavant, elle avait été le journal officiel de la campagne du futur président de la République, venu briguer le poste de député de sa circonscription natale. Pendant quelques semaines, le tirage a atteint 20.000 exemplaires... « Cette campagne a été un tremplin pour Georges Pompidou », affirme Pierre Rigal, qui avoue avoir « eu du mal à nous dégager de cette connotation ». Il y a quelques semaines, il a pourtant fait une entorse à son principe de neutralité : « Lorsque le sénateur-maire de Saint-Flour, Pierre Jarlier, m'a apporté un texte en faveur du "oui" au référendum sur la Constitution européenne, nous l'avons pris. »
Cette neutralité est indispensable au maintien d'un équilibre économique, somme toute fragile, dans lequel le journal et l'imprimerie s'épaulent mutuellement. Cette dernière jouit de sa propre clientèle. « Le journal est un bon outil, car il est très présent sur le terrain. C'est une vitrine pour l'imprimerie », résume Pierre Rigal. Seul maître à bord depuis le décès de son beau-frère en 1988, il a préparé sa succession : un neveu et une nièce travaillent avec lui depuis quelques années. « Ce serait idiot de ne pas prévoir la suite », conclut-il, preuve de sa confiance dans l'avenir de la « Dépêche d'Auvergne ».
SYLVIE JOLIVET
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