jeudi, janvier 17, 2008

Le voyage en France - Lire, septembre 2001, Jean-Pierre Tison

Le voyage en France - Lire, septembre 2001, Jean-Pierre Tison

Quand deux croisades se croisent, qu'est-ce qu'elles se racontent? Des histoires de croisement. Le premier de nos croisés est un étudiant new-yorkais qui s'est toujours fait une certaine idée de la France et qui, voyant ce qu'elle est devenue, voudrait bien la délivrer de l'influence exercée par ses compatriotes. Le second est un journaliste français, un peu flapi, partisan du Nouveau Monde car avide de sang neuf. Et ils se rencontrent par l'intervention de Benoît Duteurtre.

Son Voyage en France est une charge mélancolique qui tient du conte de fées, de la chronique, du reportage, de la farandole de caricatures, du recueil de souvenirs d'enfance. Entre autres scènes fortes: une cérémonie «catho new age» sponsorisée par un géant de la distribution, une soirée de créateuses, la visite d'une abbaye recyclée dans l'assemblage de PC et une balade dans la ZUP Monet, avec ses barres «Impressionnisme» et «Cathédrale de Rouen», dans la périphérie du Havre. L'auteur a ses racines dans cette ville, ce qui explique que son roman s'ouvre et se referme sur «Le jardin à Sainte-Adresse». Cette peinture, icône de la civilisation dont le jeune Américain a la nostalgie, appartient au Metropolitan Museum. Le chef-d'œuvre de Claude Monet reste donc au «cœur du monde» puisque c'est à Manhattan que se produisent le grouillement, l'ambition architecturale, l'invention artistique, bref le «caractère d'urgence» qui fit le génie de Paris.

Et, alors que le jeune New-Yorkais n'a reconnu qu'avec difficulté la France qui nourrissait ses rêves, le Français a immédiatement «l'impression familière» d'être chez lui en arrivant outre-Atlantique, grâce au «timbre du klaxon new-yorkais». Il écoute «cet avertisseur comme une voix maternelle venue des tréfonds de son enfance». Tout compte fait, le croisement de la culture française avec l'américaine a engendré plus de merveilles que de monstres.

Dommage, d'ailleurs, que le génie new-yorkais n'ait pas rayonné sur l'ensemble des Etats-Unis.

Date de création : 18/07/2005 @ 15:21
Dernière modification : 18/07/2005 @ 15:24
Catégorie : Le voyage en France
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Epouvtrezelles acapsouné

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ADIL: l'habitat dans l'Allier

Saint -Marc à Souvigny en Bourbonnais

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Visite en 3 D de l' église Saint-Marc...sauvé de la ruine dans les années 70 par quelques érudits

L'université de Columbia de retour en Bourbonnais

Comme chaque été depuis 3 ans, l'Université de Columbia a dépêché au chateau de Bostz à Besson une équipe pluri-disciplinaire de chercheurs (archéologues, historiens d'art, informaticiens,...) pour poursuivre l'étude de nos églises romanes et de leurs caractéristiques. Au cours de 3 semaines très intenses, ces spécialistes ont pu réaliser des travaux majeurs pour le développement de leur projet qui, outre la reconnaissance d'un art roman Bourbonnais, s'oriente vers la constitution d'une base de données unique au monde dans laquelle l'ensemble des spécificités, mesures et caractéristiques en tous genres des églises romanes bourbonnaises seront stockées permettant ainsi aux chercheurs du monde entier de réaliser leur recherches directement par internet.

Pour plus de précisions voici le document de synthèse produit sous la conduite du professeur Murray et de son assistant Andrew Tallon.

Pour la quatrième année consécutive, son excellence le Prince Charles-Henri de Lobkowicz accueille l’Ecole d’Eté d’Architecture Médiévale (EEAM) de l’université de Columbia à New York. Ce projet qui s’étale sur cinq ans vise à analyser soigneusement plus de deux cents églises romanes du Bourbonnais. Ces bâtiments qui n’apparaissent que rarement dans les études d’architecture médiévale ne peuvent certes pas rivaliser avec la richesse et la grandeur d’édifices tels que Vézelay ou Paray-le-Monial, mais, néanmoins, étudiés comme un ensemble, ces églises forment un apport précieux aux approches traditionnelles. Généralement la recherche ne s’intéresse qu’à la chronologie, le « progrès » architectural, ou à une étude stylistique qui cherche à regrouper des bâtiments par « école » régionale sans véritablement prendre en compte leur raison d’être. Dans l’approche proposée par l’EEAM, au lieu de considérer cette région comme un vide architectural dans laquelle diverses « influences » auvergnates, bourguignonnes ou berrichonnes, ont pénétré, les édifices sont considérés comme des témoins prolifiques et élégants des valeurs et de la culture du douzième siècle de la région Bourbonnaise.

Cet été, contrairement aux années précédentes, l’équipe n’est plus composée d’étudiants mais de professionnels: historiens d’art, archéologues, bibliothécaires, architectes, spécialistes en multimédia et informaticiens. Cela permettra à l’EEAM d’approfondir des méthodes et techniques utilisées pour analyser les bâtiments, de mieux préparer la prochaine saison en 2006, et, finalement, d’assurer le contenu nécessaire pour le nouveau site internet interactif—prévu pour le mois d’octobre 2005. Cette saison, notre équipe de professionnels inspectera les églises en utilisant une technologie de pointe.

Des chercheurs utiliseront un scanner pour lever des bâtiments directement en trois dimensions permettant de créer des plans et coupes transversales d’une extrême précision. Ces données offriront la possibilité de modéliser un nombre d’églises soigneusement sélectionnées. De plus, afin de ne pas négliger le décor des bâtiments, le projet inclut l’assemblage d’images numériques à haute résolution des chapiteaux ainsi que l’étude des formes extérieures—maçonnerie, composition spatiale, tours et portails. Finalement, des technologies de pointe seront affectées à l’étude de la structure architecturale et de la stabilité de ces bâtiments. Par le site internet l’utilisateur pourra visiter virtuellement des douzaines de bâtiments et en comparer les formes. A travers ce projet, nous voulons changer la façon dont l’historien de l’art représente les bâtiments. Avec le soutien de la Fondation Andrew W. Mellon, une base de données interactive est en cours de réalisation. Chaque église y est représentée par des panoramas photographiques, des plans numériques et des coupes transversales. Ces coupes pourront être superposées afin de dégager des similarités de forme et de conception. Les chapiteaux sculptés seront localisés en fonction de leur emplacement dans le bâtiment et les dimensions et proportions des différents édifices seront comparées en utilisant des logiciels informatique en cours de développement au département d’informatique et d’ingénierie de l’université de Columbia.

Cette année, en profitant de la puissance des nouvelles technologies et de l’énergie d’une équipe de professionnels de haut niveau, nous nous engageons à trouver des nouvelles méthodes pour représenter ce corpus de monuments médiévaux qui est aussi fabuleux que méconnu.

Auteurs : Stephen Murray - Andrew Tallon - Stefaan Van Liefferinge

Pour découvrir les premiers résultats spectaculaires de ces travaux, et notamment les visites virtuelles des églises, rendez-vous sur le site

Le congrès du banal sort de l’ordinaire en 1985

banalise


Le congrès du banal sort de l’ordinaire

Rien, rien ne devait ici arriver. Se rendre, au prix d’un voyage incommode, là où rien ne se passe, n’est pas le premier devoir d’un journaliste. D’autant qu’il avait été prévu qu’aucun événement ne survienne, que tout avait été calculé pour atteindre cet objectif nul : la perte radicale de son temps, dans un lieu qui la garantissait au mieux.
En cela consistait précisément l’ensemble du programme officiel du quatrième Congrès ordinaire de Banalyse qui s’est tenu ce week-end aux Fades, halte de la SNCF desservie, facultativement, par l’omnibus reliant Montluçon et Clermont-Ferrand.
Pour les participants, il s’agissait, en tout et pour tout, de parvenir jusqu’à cette petite gare désaffectée à 576 mètres d’altitude et de se contenter d’être là.
Pour les organisateurs, l’impératif consistait à attendre leurs invités à tous les trains (six par jour), lesquels éventuellement s’arrêteraient à cette occasion et pas davantage. Or, c’était compter sans l’obscure obstination que les faits mettent à se produire et entretenir le vain espoir d’échapper, sinon à la pluie et à l’ennui, du moins à la foudre du devenir.
Nœuds papillons, protocole, on serre les mains. Trois nouveaux participants arrivent par le train officiel de 17h56. Ruban tricolore, champagne, allocution. Ceux qui, avec les deux fondateurs du mouvement « banalyste » et deux sympathisants indûment motorisés porta le nombre des congressistes à 13, un record d’affluence. L’essentiel de l’ordre du jour, et de tous les jours, sera de demander à chacun d’entre eux : « qu’est-ce que vous venez foutre ici ? »
C’est-à-dire, qu’est-ce que la banalyse ? Se proposant annuellement une campagne d’observation du banal, elle est définie par ses fondateurs comme « l’agitation mentale, encore assez confuse, que provoque cette expérimentation peu raisonnable, mais exigeante, d’une réalité sans intérêt, mais problématique ».
Au départ, deux universitaires nantais, Pierre Bazantay et Yves Helias, constatent l’impasse sociale où débouche stérilement la passage des thèses. L’un d’eux, en vacances dans les Alpes, visualise sa propre situation en regardant sortir d’une gare un personnage à l’air perdu, un volumineux bagage à la main. L’idée lui vient de s’installer devant une station ferroviaire et de noter méticuleusement les indices désordonnés d’une activité peu saisissable. En consultant des cartes de réseaux, Yves et Pierre dénichent la Halte des Fades (la terne opportunité du nom ne leur apparaîtra que plus tard) dont la situation isolée s’accompagne d’un bien nommé « Hôtel de la gare ».
En juin 82, le premier Congrès les réunit là, et eux seuls, malgré une trentaine d’invitations lancées parmi les cercles d’amis et les célébrités du monde de l’art, des lettres ou de la pensée, symbole de ceux qui ne sont pas gens à perdre du temps et donc peu susceptibles de venir au bizarre rendez-vous.
Les deux complices confrontés à un ennui rythmé par le passage des trains n’ont plus qu’à le regarder en face, à s’immerger dans son mécanisme et à estimer le peu de gratification qu’il leur restitue. L’attente leur apparaît alors la matière même du Congrès. Attente dont la maîtrise détermine l’événement journalier. Il faut considérer ce surgissement événementiel dans l’ordinaire du quotidien comme la source de futures ambiguïtés.
Le second Congrès, en 83, laisse encore Pierre Bazantay et Yves Hélias en tête à tête, malgré cinquante invitations, et les confirme dans l’évidence de leur entreprise. Ils en profitent pour cerner le concept. Ce n’est qu’à la 46ème cérémonie d’attente sur le quai, laquelle se déroule un matin de juin 84, qu’ils verront les visages des premiers membres du Congrès commencé, il faut le comprendre, dans une atmosphère de crise (« on fait du surplace »). Des photos polaroïd, désertes, témoignent de cette crise.
Enfin, les voilà sept à banalyser. Mais la population locale, toute aussi rare, continue de les ignorer, à part les propriétaires et le personnel de l’Hôtel de la Gare, lequel, paraît-il, « à force de s’être tenu à l’écart du monde, procède avec des critères inopérants dans le cadre des relations commerciales de base. Fonctionnant à la pure dépense, ses objectifs convergent vers la pure perte dont le Congrès est l’occasion ». Vendredi dernier, le changement fut brutal et la sérénité des travaux fut troublée par l’accès du quatrième Congrès de Banalyse (dont la raison, il convient de ne pas la perde de vue, est d’être là, à ne rien faire, ce qui ne veut pas dire inactif, on va le voir) au statut d’événement.
Un événement dont les premiers remous agitèrent la paisible région dès jeudi, avant même l’arrivée sur place des organisateurs. L’envoi, insuffisamment réfléchi, du dossier de presse, constitué d’écrits habituellement réservés aux spécialistes, peu répandus, de l’ennui, avait valu au Congrès un article goguenard dans la presse régionale, lequel reprenait des citations peu compréhensibles en dehors de leur contexte : « Fade, qui ne présente qu’un intérêt touristique médiocre, où les distractions sont nulles, la vacuité culturelle totale et la gastronomie sommaire… »
L’Hôtel de la Gare se mit à recevoir des visiteurs en quête d’explication, dont l’adjoint au maire des Ancizes Comps, la commune concernée. La station régionale de FR3 dépêcha une équipe de tournage. Une camionnette bleue rôda aux alentours et, samedi, à 17 heures, au moment où l’assemblée générale se réunissait pour l’organisation de la cérémonie d’accueil du train officiel (et où chaque congressiste s’apprêtait à terminer les préparatifs relevant de sa propre compétence), deux gendarmes vinrent, aimablement, s’enquérir du pourquoi de ce rassemblement. Etait-ce un congrès sur les trains ? Question piège.
Bref, le soir, à l’issue du banquet officiel, et après les explications d’usage, il était clair qu’à la suite du Congrès du tournant – le troisième – venait le Congrès du dérapage. « Nous allons connaître les premiers effets de la banalisation, avec ce que cela signale d’épuisement du désir. C’est une bonne chose car nous allons serrer d’encore plus près notre énigmatique objet qui est moins le banal que le processus dont le Congrès, par sa répétition, est une sorte de mise en scène méthodique ». C’était ouvrir la voie à la complexité dialectique. « Sommes-nous là pour être là ou pour nous rendre visibles ? » Il faut se souvenir que l’ambiguïté était dans le fruit.
En somme, le temps du Congrès, la Halte des Fades se trouve privée de son absolue insignifiance car, comme dirait Husserl, dès qu’il y a vigilance il y a actualité. Le banal désigné s’entoure d’un liseré d’exceptionnel, et dès lors que l’on tente de produire l’ennui, c’est la meilleure méthode pour qu’il n’y en ait pas.

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Alain Garric, Libération, lundi 24 juin 1985

Une journée à Lapalisse (via Moulins)

Suite au "Congrès mondial qui s'est tenu au viaduc des Fades en 1991




Pantographe, concertation préalable, DUP, Guichet unique … Le vocabulaire technique et toutes nos abréviations sont expliqués dans notre glossaire.


Un chef d'oeuvre de vocabulaire ferroviaire:

1) Inventer au quotidien chacun de nos métiers

Pour nous, le meilleur moyen d’avancer, c’est d’anticiper l’avenir pour favoriser le développement individuel de nos collaborateurs et faire vivre nos valeurs : sens du service public, exigence économique et passion d’entreprendre.


Anticiper l’avenir en capitalisant sur nos expertises actuelles et futures est probablement notre grand challenge ressources humaines à venir. Cela veut dire inventer chaque jour chacun de nos métiers pour créer de la valeur ajoutée et permettre à chacun de nos collaborateurs de pouvoir le faire à son niveau.

Dans ce cadre, Réseau Ferré de France favorise le développement individuel dans une logique globale d’entreprise. Le management est abordé de manière transversale au sein d’une organisation matricielle, renforçant ainsi performance et cohérence.

Il en ressort rigueur et créativité, éléments caractéristiques de Réseau Ferré de France que l’on retrouve dans la qualité de la réalisation de nos missions, mais aussi dans celle des parcours que nous offrons à nos collaborateurs, grâce à une gestion des ressources humaines dynamique.






2) C’est justement parce que Réseau Ferré de France est une entreprise jeune qu’elle a tout son avenir devant elle. En s’appuyant sur les expertises de nos collaborateurs et soutenus par la détermination claire de notre projet d’entreprise, nous avançons avec confiance.

C’est cette énergie que je souhaite partager avec vous ici. Parce qu’au-delà de nos chantiers, de nos engagements, de notre quotidien, il y a votre métier, votre épanouissement et votre avenir.

J’espère que les informations développées dans les différentes rubriques de cet Espace Emploi vous donneront envie de nous contacter et, ce que je souhaite vivement, de vivre avec nous la grande aventure de Réseau Ferré de France.

A très bientôt.