Les 40 ans de Paris-8, la faculté militante ? dans Le Parisien
Les 40 ans de Paris-8, la faculté militante
Le centre universitaire, créé en janvier 1969 dans le bois de Vincennes, avant d’emménager à Saint-Denis, a accueilli hier les studios de France Culture.
Bérangère Lepetit | 15.01.2009, 07h00
C’était il y a quarante ans. Le 13 janvier 1969, le « centre universitaire expérimental de Vincennes », créé dans le sillage de Mai 68, ouvrait ses préfabriqués à la jeunesse contestataire dans le bois de Vincennes, à Paris. Mais hier, c’est à Saint-Denis, où la faculté a déménagé en 1979 (voir ci-dessous), dans « l’université de Vincennes à Saint-Denis » alias Paris-8, que la radio France Culture avait planté ses studios en direct et en public pour lancer les festivités du quarantième anniversaire.
Avec des reportages dans les amphis et des débats autour de « l’université de demain » et cette épineuse question : « Paris-8 : un ghetto universitaire ? »
« L’idée n’est surtout pas de donner une leçon d’histoire, explique Jean Lebrun, journaliste et coordinateur de la journée. En 1969, cette faculté était un lieu de réflexion critique sur la société, où l’on professait la révolution. Aujourd’hui c’est devenu un lieu de formation à des métiers d’excellence. Que peut-il rester de l’esprit de Vincennes ? » interroge-t-il, dubitatif.
Dans les couloirs, certains semblent également se poser la question. Comme Mégane, 18 ans, en 1 r e année de géographie, un peu perdue et étonnée « de se voir mettre des tracts dans les mains tous les matins ». Quant à l’urne invitant les étudiants à « participer aux 40 ans de Paris-8 » installée dans le hall d’entrée, elle ne s’est pas beaucoup remplie. « Les étudiants ne se sont pas sentis concernés, explique-t-on à Paris-8. Pour eux, c’est de l’histoire ancienne. » Pourtant, nombreux sont ceux qui sentent encore souffler un vent révolutionnaire dans ces couloirs recouverts de tracts et slogans en tous genres.
« Déclaration d’indépendance »
« Ces 40 ans ne sont pas un enterrement, mais une renaissance », lance ainsi Philippe, 23 ans, étudiant en philosophie, qui a fondé en 2007 avec étudiants et non-étudiants un mouvement appelé l’UFR 0, en pleine progression à Paris-8. Objectif ? Ecrire une « déclaration d’indépendance de l’université » pour que les étudiants se réapproprient le savoir… Plus mesurée, Marie-Véronique, 21 ans, apprécie d’étudier dans « une des facs les plus militantes de France, où les gens ont des cultures très différentes ». Et Alessandro, 28 ans, loue la « flexibilité » de cette université qui lui a permis de reprendre ses études après plusieurs années sur le marché du travail. « Paris-8 était une fac expérimentale et le reste, vante Catherine Lemoine, à la communication. L’ouverture aux non-bacheliers ou la validation des acquis de l’expérience, c’est nous, et beaucoup de facs nous copient. »
Aujourd’hui et demain , Paris-8 accueille deux colloques internationaux sur « les enjeux de la concentration spatiale des immigrants » et « Josué de Castro dans le XXI e siècle ». Plus d’infos sur www.univ-paris8.fr/40ans
Le Parisien
Le centre universitaire, créé en janvier 1969 dans le bois de Vincennes, avant d’emménager à Saint-Denis, a accueilli hier les studios de France Culture.
Bérangère Lepetit | 15.01.2009, 07h00
C’était il y a quarante ans. Le 13 janvier 1969, le « centre universitaire expérimental de Vincennes », créé dans le sillage de Mai 68, ouvrait ses préfabriqués à la jeunesse contestataire dans le bois de Vincennes, à Paris. Mais hier, c’est à Saint-Denis, où la faculté a déménagé en 1979 (voir ci-dessous), dans « l’université de Vincennes à Saint-Denis » alias Paris-8, que la radio France Culture avait planté ses studios en direct et en public pour lancer les festivités du quarantième anniversaire.
Avec des reportages dans les amphis et des débats autour de « l’université de demain » et cette épineuse question : « Paris-8 : un ghetto universitaire ? »
« L’idée n’est surtout pas de donner une leçon d’histoire, explique Jean Lebrun, journaliste et coordinateur de la journée. En 1969, cette faculté était un lieu de réflexion critique sur la société, où l’on professait la révolution. Aujourd’hui c’est devenu un lieu de formation à des métiers d’excellence. Que peut-il rester de l’esprit de Vincennes ? » interroge-t-il, dubitatif.
Dans les couloirs, certains semblent également se poser la question. Comme Mégane, 18 ans, en 1 r e année de géographie, un peu perdue et étonnée « de se voir mettre des tracts dans les mains tous les matins ». Quant à l’urne invitant les étudiants à « participer aux 40 ans de Paris-8 » installée dans le hall d’entrée, elle ne s’est pas beaucoup remplie. « Les étudiants ne se sont pas sentis concernés, explique-t-on à Paris-8. Pour eux, c’est de l’histoire ancienne. » Pourtant, nombreux sont ceux qui sentent encore souffler un vent révolutionnaire dans ces couloirs recouverts de tracts et slogans en tous genres.
« Déclaration d’indépendance »
« Ces 40 ans ne sont pas un enterrement, mais une renaissance », lance ainsi Philippe, 23 ans, étudiant en philosophie, qui a fondé en 2007 avec étudiants et non-étudiants un mouvement appelé l’UFR 0, en pleine progression à Paris-8. Objectif ? Ecrire une « déclaration d’indépendance de l’université » pour que les étudiants se réapproprient le savoir… Plus mesurée, Marie-Véronique, 21 ans, apprécie d’étudier dans « une des facs les plus militantes de France, où les gens ont des cultures très différentes ». Et Alessandro, 28 ans, loue la « flexibilité » de cette université qui lui a permis de reprendre ses études après plusieurs années sur le marché du travail. « Paris-8 était une fac expérimentale et le reste, vante Catherine Lemoine, à la communication. L’ouverture aux non-bacheliers ou la validation des acquis de l’expérience, c’est nous, et beaucoup de facs nous copient. »
Aujourd’hui et demain , Paris-8 accueille deux colloques internationaux sur « les enjeux de la concentration spatiale des immigrants » et « Josué de Castro dans le XXI e siècle ». Plus d’infos sur www.univ-paris8.fr/40ans
Le Parisien