2005 La Vierge de Douleur du Maître de Moulins acquise par l'Art Institute de Chicago
La Vierge de Douleur du Maître de Moulins acquise par l'Art Institute de Chicago
Jean Hey (le Maître de Moulins) - Vierge de douleur - Chicago, Art InstituteJean Hey (le Maître de Moulins)
Vierge de douleur
Huile sur panneau - 27 x 18,5 cm
Chicago, Art Institute
29/7/05 - Acquisition - Chicago, Art Institute - Depuis sa création il y a 40 ans, la Revue de l’Art publie régulièrement des articles concernant le XVe siècle en France. Un an après le dossier du Louvre consacré au centenaire de l’exposition de 1904 (voir la recension ici-même), le nº 147-2005-1 propose des avancées importantes concernant les principaux peintres de cette période (voir le sommaire de la revue). Parmi eux, l’article de Martha Wolf, conservateur à l’Art Institute, fera date puisqu’il est consacré à la « Reconstitution d’une scène de la passion peinte par le Maître de Moulins » (pages 57 à 68). Dans une brève précédente (19/2/2004) nous avions signalé l’interdiction temporaire de sortie de Grande-Bretagne d’un petit panneau représentant la Vierge de douleur attribué à cet artiste 1. Fin 2004, celui-ci a été acquis par le musée de Chicago. Il y a rejoint un saint Jean l’Evangeliste de même format, usé par endroit, offert au musée en 1937 et quasiment inédit, classé dans les listes de Berenson en 1932 sous le nom de Cavazolla2. Les deux fragments appartenaient à un Portement de Croix, volet droit d’un diptyque, dont la partie gauche complète est conservée à Glasgow (Un chanoine presenté par un saint Maurice ?- Glasgow, Kelvingrove, Art Gallery and Museum). La ligne d’horizon du paysage, continue aux trois morceaux, les analyses scientifiques (bois, dessins sous-jacents, barbes des bords) et l’historique valident cette reconstitution. Datée de l’extrême fin de la carriere du Maître de Moulin, vers 1500, cette œuvre témoigne d’une influence - et d’une iconographie - italianisante, se faisant sentir après les campagnes menées par Charles VIII et Louis XI en Lombardie. L’auteur propose même une nouvelle lecture plus précise et à la lettre du poème de Jean Lemaire des Belges dans lequel notre artiste est mentionné non pas dans la strophe des maîtres flamands anciens, mais en compagnie de Léonard de Vinci, Bellini, Perugin et Jean Perreal. Il n’y serait pas considéré comme uniquememt peintre renommé, mais en tant que représentant de la tendance renaissante novatrice.
1. De nouvelles preuves, que Jean Hey et le Maître de Moulin ne font qu’un, ont été fournies récemment, mettant encore plus en porte à faux l’obstination d’Albert Chatelet à voir plusieurs mains différentes dans le corpus : Pierre-Gilles Girault et Etienne Hamon, « Nouveaux documents sur Jean Hey et ses clients Charles de Bourbon et Jean Ceuillette », Bulletin Monumental, nº 161-2, 2003, pp 117-125.
2 Il est assez étonnant que ces deux panneaux n'aient jamais été pris en compte dans la littérature sur Jean Hey, la proposition de lui attribuer le saint Jean dans les années 1950 ayant été refusée par Charles Sterling - même les plus grands historiens d'art se trompent parfois - et la Vierge ayant été reproduite sous ce nom dans plusieurs catalogues de marchands d'art anglais vers 1960.
Jean Hey (le Maître de Moulins) - Vierge de douleur - Chicago, Art InstituteJean Hey (le Maître de Moulins)
Vierge de douleur
Huile sur panneau - 27 x 18,5 cm
Chicago, Art Institute
29/7/05 - Acquisition - Chicago, Art Institute - Depuis sa création il y a 40 ans, la Revue de l’Art publie régulièrement des articles concernant le XVe siècle en France. Un an après le dossier du Louvre consacré au centenaire de l’exposition de 1904 (voir la recension ici-même), le nº 147-2005-1 propose des avancées importantes concernant les principaux peintres de cette période (voir le sommaire de la revue). Parmi eux, l’article de Martha Wolf, conservateur à l’Art Institute, fera date puisqu’il est consacré à la « Reconstitution d’une scène de la passion peinte par le Maître de Moulins » (pages 57 à 68). Dans une brève précédente (19/2/2004) nous avions signalé l’interdiction temporaire de sortie de Grande-Bretagne d’un petit panneau représentant la Vierge de douleur attribué à cet artiste 1. Fin 2004, celui-ci a été acquis par le musée de Chicago. Il y a rejoint un saint Jean l’Evangeliste de même format, usé par endroit, offert au musée en 1937 et quasiment inédit, classé dans les listes de Berenson en 1932 sous le nom de Cavazolla2. Les deux fragments appartenaient à un Portement de Croix, volet droit d’un diptyque, dont la partie gauche complète est conservée à Glasgow (Un chanoine presenté par un saint Maurice ?- Glasgow, Kelvingrove, Art Gallery and Museum). La ligne d’horizon du paysage, continue aux trois morceaux, les analyses scientifiques (bois, dessins sous-jacents, barbes des bords) et l’historique valident cette reconstitution. Datée de l’extrême fin de la carriere du Maître de Moulin, vers 1500, cette œuvre témoigne d’une influence - et d’une iconographie - italianisante, se faisant sentir après les campagnes menées par Charles VIII et Louis XI en Lombardie. L’auteur propose même une nouvelle lecture plus précise et à la lettre du poème de Jean Lemaire des Belges dans lequel notre artiste est mentionné non pas dans la strophe des maîtres flamands anciens, mais en compagnie de Léonard de Vinci, Bellini, Perugin et Jean Perreal. Il n’y serait pas considéré comme uniquememt peintre renommé, mais en tant que représentant de la tendance renaissante novatrice.
1. De nouvelles preuves, que Jean Hey et le Maître de Moulin ne font qu’un, ont été fournies récemment, mettant encore plus en porte à faux l’obstination d’Albert Chatelet à voir plusieurs mains différentes dans le corpus : Pierre-Gilles Girault et Etienne Hamon, « Nouveaux documents sur Jean Hey et ses clients Charles de Bourbon et Jean Ceuillette », Bulletin Monumental, nº 161-2, 2003, pp 117-125.
2 Il est assez étonnant que ces deux panneaux n'aient jamais été pris en compte dans la littérature sur Jean Hey, la proposition de lui attribuer le saint Jean dans les années 1950 ayant été refusée par Charles Sterling - même les plus grands historiens d'art se trompent parfois - et la Vierge ayant été reproduite sous ce nom dans plusieurs catalogues de marchands d'art anglais vers 1960.
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