mardi, septembre 15, 2009

Lapalisse-"Photo passion " suite....Quand Willy Ronis séjournait en Touraine dans la NR


Depuis une vingtaine d'années, le célèbre photographe rendait régulièrement
visite à son ami le peintre Jean-Marie Girard, à Montlouis.



J 'ai beaucoup de chance d'avoir le spectacle du square et des enfants qui jouent sous mes fenêtres. Le 26 mai dernier, rue de Lagny à Paris, le célèbre photographe Willy Ronis, décédé samedi, faisait cette confidence à Jean-Marie Girard, peintre tourangeau reconnu.
Depuis une vingtaine d'années, Willy Ronis séjournait « deux fois par an » chez les Girard, à Montlouis. Entre le peintre, dont l'exposition au château de Tours reste dans les mémoires, et le photographe de la vie qui va, était née une amitié instantanée. « Nous nous sommes rencontrés par l'intermédiaire d'un ancien élève, Claude Tain. Sa connaissance de la peinture nous a rapprochés. Nous partagions ce sentiment que derrière toute création, il y a une éthique, une manière de se comporter face au réel, de faire partager aux autres notre enthousiasme de la vie. Contrairement à ce que l'on pense, il affirmait que ses photos étaient davantage marquées par Mozart ou Bach que par la peinture. Il s'intéressait à tout ce qui est commun sans rechercher les effets. »
Les deux hommes discutaient beaucoup « de la conquête des droits sociaux, de liberté et… de la pensée de Jaurès ». Les régimes communistes et le nazisme leur fournissent également de longs sujets de conversation.
La Touraine, dont Willy Ronis fera quelques clichés entre Reugny et la Loire, n'est pas une terre inconnue du photographe. « Il avait traversé la ligne de démarcation à Loches en 1941 avec une patrouille allemande et des chiens derrière lui. Jamais il n'a recouru aussi vite ! ».
De cette amitié, Jean-Marie Girard et son épouse conservent le souvenir « d'un homme délicieux qui croyait en la vie et la fraternité. Un homme doté d'un œil d'épervier ». En témoigne une photo prise par Ronis à Montlouis. « Tout à coup, il s'est levé avant de monter en haut du jardin. Et il a pris ce cliché qui respire la tranquillité du moment. Nous, sous un arbre, en compagnie de Claude Tain. »

Michel Embareck