Montoldre- Charles Nourissat
Monsieur Charles Nourissat
Il convient maintenant de rappeler la mémoire de monsieur le conseiller honoraire Nourissat, dont toute la vie fut un bel exemple de courage obstiné.
Né le 17 décembre 1878 à Montoldre (Allier), monsieur Charles-Eugéne Nourissat, fils de modestes propriétaires, dut, à l'âge de 16 ans, interrompre des études brillantes pour participer aux travaux de la ferme paternelle. A 24 ans, son service militaire achevé, il devint clerc d'avoué, et bientôt principal à Châteauroux. Consacrant tous ses loisirs aux livres de droit, travaillant avec acharnement, il parvint en 1907 à obtenir la licence. Avocat stagiaire, il n'abandonna ni sa profession de clerc ni ses études qui devaient s'achever en 1912 par la brillante soutenance d'une thèse honorée de la mention « très bien ».
Mais, en 1910, il avait pu réaliser sa vocation de toujours, ce pour quoi il luttait depuis de longues années : accéder à la magistrature. Juge suppléant à Châteauroux, ce débutant, qui était déjà un praticien expérimenté, se distinguait par son activité inlassable et sa compétence dans les matières les plus diverses, des accidents du travail aux assises. Juge d'instruction à la Châtre en 1913, il devait, l'année suivante, quitter comme tant d'autres la robe pour l'uniforme.
Il le porta avec éclat, et l'armistice le trouve chef de bataillon, titulaire de deux citations et d'un certain nombre de décorations.
Démobilisé au printemps 1919, il est nommé procureur de la République à Clamecy, puis à Bar-sur-Aube, enfin à Melun où il se signale tant par ses qualités de chef énergique de parquet que par ses dons d'orateur d'assises.
Substitut au tribunal de la Seine en 1926, il occupait un poste à la mesure de ses qualités de travailleur acharné. Ses chefs, qui notent sa connaissance approfondie du droit et sa très grande expérience des affaires, le proposent avec insistance pour un parquet de première classe. Mais c'est au parquet général qu'il est nommé, substitut général en 1931, avocat général en 1937.
Affecté à une chambre correctionnelle monsieur Nourissat, dont l'activité était inlassable, présentait en outre de remarquables conclusions devant plusieurs chambres civiles. Il assumait de plus le ministère public de la commission supérieure de cassation. Ses divers présidents, soulignant l'éminente qualité de ses travaux, signalaient sa vocation à la Cour de cassation.
Mais c'était encore la guerre et, pour la troisième fois, monsieur Nourissat revêtait l'uniforme. Colonel, commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de la XIIIème région, il fut assez habile, lors de l'arrivée de l'ennemi à Clermont-Ferrand, pour dissimuler les quelque cinquante militaires qui servaient sous ses ordres et leur épargner ainsi les tourments de la captivité. Il comptait alors huit ans et huit mois de service militaire.
Le 4 octobre 1940, il était nommé à la Cour de cassation et affecté à la chambre des requêtes puis, ultérieurement, à la première chambre civile. Les nombreux arrêts rendus à son rapport témoignent de son sens juridique profond et d'une activité qui ne s'est jamais relâchée.
Le 17 décembre 1949 il était conseiller honoraire.
Monsieur le conseiller Nourissat avait été nommé chevalier, puis promu officier de la Légion d'honneur, toujours à titre militaire. Le grade de commandeur fut la seule distinction qui sanctionnât une carrière civile, toute de travail et de droiture.
Retiré dans son pays natal, il consacre ses dernières années à en défendre la prospérité ; il s'est éteint le 8 novembre 1967.
Nous saluons la mémoire de ce magistrat exemplaire et nous exprimons à madame Nourissat, à ses deux filles, à son fils, avoué au tribunal de Cusset, le témoignage ému de notre compassion.
Il convient maintenant de rappeler la mémoire de monsieur le conseiller honoraire Nourissat, dont toute la vie fut un bel exemple de courage obstiné.
Né le 17 décembre 1878 à Montoldre (Allier), monsieur Charles-Eugéne Nourissat, fils de modestes propriétaires, dut, à l'âge de 16 ans, interrompre des études brillantes pour participer aux travaux de la ferme paternelle. A 24 ans, son service militaire achevé, il devint clerc d'avoué, et bientôt principal à Châteauroux. Consacrant tous ses loisirs aux livres de droit, travaillant avec acharnement, il parvint en 1907 à obtenir la licence. Avocat stagiaire, il n'abandonna ni sa profession de clerc ni ses études qui devaient s'achever en 1912 par la brillante soutenance d'une thèse honorée de la mention « très bien ».
Mais, en 1910, il avait pu réaliser sa vocation de toujours, ce pour quoi il luttait depuis de longues années : accéder à la magistrature. Juge suppléant à Châteauroux, ce débutant, qui était déjà un praticien expérimenté, se distinguait par son activité inlassable et sa compétence dans les matières les plus diverses, des accidents du travail aux assises. Juge d'instruction à la Châtre en 1913, il devait, l'année suivante, quitter comme tant d'autres la robe pour l'uniforme.
Il le porta avec éclat, et l'armistice le trouve chef de bataillon, titulaire de deux citations et d'un certain nombre de décorations.
Démobilisé au printemps 1919, il est nommé procureur de la République à Clamecy, puis à Bar-sur-Aube, enfin à Melun où il se signale tant par ses qualités de chef énergique de parquet que par ses dons d'orateur d'assises.
Substitut au tribunal de la Seine en 1926, il occupait un poste à la mesure de ses qualités de travailleur acharné. Ses chefs, qui notent sa connaissance approfondie du droit et sa très grande expérience des affaires, le proposent avec insistance pour un parquet de première classe. Mais c'est au parquet général qu'il est nommé, substitut général en 1931, avocat général en 1937.
Affecté à une chambre correctionnelle monsieur Nourissat, dont l'activité était inlassable, présentait en outre de remarquables conclusions devant plusieurs chambres civiles. Il assumait de plus le ministère public de la commission supérieure de cassation. Ses divers présidents, soulignant l'éminente qualité de ses travaux, signalaient sa vocation à la Cour de cassation.
Mais c'était encore la guerre et, pour la troisième fois, monsieur Nourissat revêtait l'uniforme. Colonel, commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de la XIIIème région, il fut assez habile, lors de l'arrivée de l'ennemi à Clermont-Ferrand, pour dissimuler les quelque cinquante militaires qui servaient sous ses ordres et leur épargner ainsi les tourments de la captivité. Il comptait alors huit ans et huit mois de service militaire.
Le 4 octobre 1940, il était nommé à la Cour de cassation et affecté à la chambre des requêtes puis, ultérieurement, à la première chambre civile. Les nombreux arrêts rendus à son rapport témoignent de son sens juridique profond et d'une activité qui ne s'est jamais relâchée.
Le 17 décembre 1949 il était conseiller honoraire.
Monsieur le conseiller Nourissat avait été nommé chevalier, puis promu officier de la Légion d'honneur, toujours à titre militaire. Le grade de commandeur fut la seule distinction qui sanctionnât une carrière civile, toute de travail et de droiture.
Retiré dans son pays natal, il consacre ses dernières années à en défendre la prospérité ; il s'est éteint le 8 novembre 1967.
Nous saluons la mémoire de ce magistrat exemplaire et nous exprimons à madame Nourissat, à ses deux filles, à son fils, avoué au tribunal de Cusset, le témoignage ému de notre compassion.
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