Johan Hufnagel, rédacteur en chef nouveaux médias de 20 Minutes
Johan Hufnagel, rédacteur en chef nouveaux médias de 20 Minutes
MEDIAS. Johan Hufnagel, trente-sept ans, rejoint 20 Minutes France au poste de rédacteur en chef chargé des nouveaux médias. Il était depuis 2001 rédacteur en chef adjoint de Libération.fr. Par ailleurs, Clémence Lemestre, responsable de la séquence monde et économie, est promue rédactrice en chef adjointe nouveaux médias. Tous deux auront pour mission de développer l'activité du quotidien gratuit sur les nouveaux supports (Internet et téléphonie mobile).
17/10/2006 Straegies.fr
« Je leur conseille d’utiliser le plus possible le téléphone »
http://www.clubdelapressenpdc.org/spip.php?article6495
« L’essentiel est un travail de desk, mais je les incite à sortir », assure Johan Hufnagel. Inutile de préciser que ces journalistes en ont rarement le temps (1) : « Je leur conseille d’utiliser le plus possible le téléphone. » Exemple pris dans l’actualité du jour même : l’AFP a diffusé une dépêche sur le mouvement étudiant, faisant état d’échauffourées avec la police à Nanterre. N’ayant aucun journaliste sur place, la rédaction de « 20minutes.fr » a téléphoné à ses contacts étudiants sur place, pour essayer de préciser les choses. Quand c’est nécessaire, les équipes locales de 20 Minutes sont sollicitées (2).
Johan Hufnagel, en charge des éditions électroniques de 20 Minutes, et Thierry Butzbach, administrateur du Club de la presse
« Tous les journalistes de 20 Minutes sont appelés, un jour, à faire autre chose que du papier », enchaîne Johan Hufnagel. Il fait notamment référence au développement de la vidéo sur le web. Au risque de transformer les journalistes en hommes-orchestres et donc d’obtenir un résultat médiocre, voire franchement mauvais ? Le rédacteur en chef explique tenir le discours suivant à ses collègues : « Assurez-moi le papier, ne faites pas de la vidéo pour faire de la vidéo. Mais si vous le pouvez, faites-le. »
230.000 visites par jour
Selon lui, la qualité technique n’est même pas une condition absolument nécessaire pour engendrer de l’audience. Il en veut pour preuve le match qu’a joué l’équipe de France de Rugby contre la Nouvelle-Zélande à Cardiff. 20 Minutes n’avait qu’un journaliste sur place. Ce dernier s’est rendu à l’entraînement de l’après-midi, qu’il a filmé avec les moyens du bord, avec un résultat plus que moyen. Le journal a apparemment été le seul à diffuser des images de cet événement et, malgré sa très mauvaise qualité, il aurait été visionné plusieurs dizaines de milliers de fois. Visionné ou fait l’objet d’un « clic », d’ailleurs ? Pas sûr qu’il existe un outil pour mesurer l’éventuelle déception des internautes devant la qualité du document. Ce que les « outils » permettent en revanche de mesurer, c’est la fréquentation du site : 230.000 visites par jour. A noter que seuls 6% de lecteurs de l’édition papier sont également lecteurs de l’édition électronique.
Johan Hufnagel insiste : l’internaute ne se prive pas d’utiliser la possibilité de laisser des commentaires sur le site, y compris pour dire des choses désagréables : « Avant on [les journalistes, NDLR] ne savait pas quand le lecteur nous insultait, maintenant, on le sait. » Cela suffit-il, devant l’instantanéité qui lui est demandée, pour imposer au journaliste le recul nécessaire face à une information et à la façon de la traiter ? Johan Hufnagel semble le penser. La question de l’intérêt fondamental – et du besoin supposé irrépressible – d’une information en continu (3) aurait nécessité un débat à elle seule…
MEDIAS. Johan Hufnagel, trente-sept ans, rejoint 20 Minutes France au poste de rédacteur en chef chargé des nouveaux médias. Il était depuis 2001 rédacteur en chef adjoint de Libération.fr. Par ailleurs, Clémence Lemestre, responsable de la séquence monde et économie, est promue rédactrice en chef adjointe nouveaux médias. Tous deux auront pour mission de développer l'activité du quotidien gratuit sur les nouveaux supports (Internet et téléphonie mobile).
17/10/2006 Straegies.fr
« Je leur conseille d’utiliser le plus possible le téléphone »
http://www.clubdelapressenpdc.org/spip.php?article6495
« L’essentiel est un travail de desk, mais je les incite à sortir », assure Johan Hufnagel. Inutile de préciser que ces journalistes en ont rarement le temps (1) : « Je leur conseille d’utiliser le plus possible le téléphone. » Exemple pris dans l’actualité du jour même : l’AFP a diffusé une dépêche sur le mouvement étudiant, faisant état d’échauffourées avec la police à Nanterre. N’ayant aucun journaliste sur place, la rédaction de « 20minutes.fr » a téléphoné à ses contacts étudiants sur place, pour essayer de préciser les choses. Quand c’est nécessaire, les équipes locales de 20 Minutes sont sollicitées (2).
Johan Hufnagel, en charge des éditions électroniques de 20 Minutes, et Thierry Butzbach, administrateur du Club de la presse
« Tous les journalistes de 20 Minutes sont appelés, un jour, à faire autre chose que du papier », enchaîne Johan Hufnagel. Il fait notamment référence au développement de la vidéo sur le web. Au risque de transformer les journalistes en hommes-orchestres et donc d’obtenir un résultat médiocre, voire franchement mauvais ? Le rédacteur en chef explique tenir le discours suivant à ses collègues : « Assurez-moi le papier, ne faites pas de la vidéo pour faire de la vidéo. Mais si vous le pouvez, faites-le. »
230.000 visites par jour
Selon lui, la qualité technique n’est même pas une condition absolument nécessaire pour engendrer de l’audience. Il en veut pour preuve le match qu’a joué l’équipe de France de Rugby contre la Nouvelle-Zélande à Cardiff. 20 Minutes n’avait qu’un journaliste sur place. Ce dernier s’est rendu à l’entraînement de l’après-midi, qu’il a filmé avec les moyens du bord, avec un résultat plus que moyen. Le journal a apparemment été le seul à diffuser des images de cet événement et, malgré sa très mauvaise qualité, il aurait été visionné plusieurs dizaines de milliers de fois. Visionné ou fait l’objet d’un « clic », d’ailleurs ? Pas sûr qu’il existe un outil pour mesurer l’éventuelle déception des internautes devant la qualité du document. Ce que les « outils » permettent en revanche de mesurer, c’est la fréquentation du site : 230.000 visites par jour. A noter que seuls 6% de lecteurs de l’édition papier sont également lecteurs de l’édition électronique.
Johan Hufnagel insiste : l’internaute ne se prive pas d’utiliser la possibilité de laisser des commentaires sur le site, y compris pour dire des choses désagréables : « Avant on [les journalistes, NDLR] ne savait pas quand le lecteur nous insultait, maintenant, on le sait. » Cela suffit-il, devant l’instantanéité qui lui est demandée, pour imposer au journaliste le recul nécessaire face à une information et à la façon de la traiter ? Johan Hufnagel semble le penser. La question de l’intérêt fondamental – et du besoin supposé irrépressible – d’une information en continu (3) aurait nécessité un débat à elle seule…
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