vendredi, janvier 04, 2008

Moulins sur Allier, Vichy, Montluçon

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Article extrait des Echos

Tous nos meilleurs voeux pour notre Allier...

Très bonne année 2008

Que ce blog fasse rayonner tous les atouts du Bourbonnais, en mettant en contact les expatriés toujours attachés à leur département d'origine.

Nous recherchons un correspondant à Bruxelles.



« La compétitivité d'un pays passe par celle de ses villes»

Alfonso Vegara président de la Fondacion Metropoli

Comment les villes pourront-elles accueillir deux milliards de nouveaux habitants dans les 25 prochaines années ? Peut-on anticiper la croissance de ces villes, qui abritent déjà 3,3 milliards de résidents ? Dirigée par Alfonso Vegara, la fondation Metropoli est une société de capital intellectuel basée à Madrid, qui tente, à l'échelle du monde, de préparer le développement durable des métropoles et des régions urbaines de la planète par l'échange de savoirs et de créativité.

Deux milliards d'habitants nouveaux vont immigrer ou naître dans les villes du monde au cours des 25 prochaines années, spécialement dans les plus grandes. Les plus grandes villes sont les plus prestigieuses. Il y a dans le monde plus de 500 villes de plus d'un million d'habitants. L'anonymat qui y règne favorise l’insertion.

Plus encore que les questions de développement durable et de préservation de la planète, ces enjeux du développement continu de la taille des villes sont stratégiques, tant ils conditionnent le vivre ensemble harmonieux des générations futures. Ce que la société espagnole qualifie de « conviviencia » depuis des siècles et qui, en France, vous pose des problèmes pour l'avoir oublié !

La compétition ne se gère plus entre nations mais entre « villes », au sens de villes-régions. Une ville doit capter les meilleures ressources humaines et accueillir les professionnels les plus performants à l'échelle d'un continent ou du monde. Ce sont désormais ces professionnels et les cellules de recherche et d'innovation qui entraînent avec eux les activités performantes, et plus le contraire, même si aujourd'hui encore les délocalisations fondées sur l'exploitation de différences trop criantes de coûts de production brouillent la vision. Les villes ont besoin d'une grande cohérence dans l'action politique, d’une vision à long terme élaborée avec les différentes composantes de la société, d’une pratique responsable des questions d'environnement, d’une orientation vers l'innovation et en avoir l'image. Et enfin, ces villes du XXIe siècle doivent tisser des relations fortes de coopération avec les régions environnantes.

L'audit urbain des villes européennes auquel vient de se livrer l'Union européenne pointe 100 villes en déclin sur 258 analysées. C'est à cette échelle qu'il faut réfléchir sur l'urbanisme, sachant que les croissances exponentielles des grandes villes accélèrent la perte de vitesse des autres. Le déclin déjà engagé de plus de 38 % des villes d'Europe serait vite, s'il se poursuivait, une catastrophe pour la cohésion sociale et politique. Il entraînerait des transferts d'immigration et de concentration vers les très grandes villes du nord-ouest de l'Europe qui sont déjà sous pression et une paupérisation des régions périphériques du territoire de l'Union européenne, qu'il faudrait alors compenser par des politiques d'assistance, politiquement et financièrement explosives. L'Europe est un continent de villes moyennes qui dispose certainement du meilleur réseau d'infrastructures au monde pour les connecter entre elles. Les villes de moyenne importance doivent s'organiser entre voisines sous forme de réseaux de villes structurés, permanents, gouvernés selon le modèle polycentrique des territoires où de larges régions fonctionnent comme de véritables métropoles dans lesquelles chaque ville qui les compose joue un rôle spécifique.

La menace la plus directe est le manque de « leadership », de vision objective à long terme générant des projets intéressants et visibles. Une menace plus sournoise encore pour ces villes serait qu'elles comptent sur les finances et la bureaucratie de l'Etat pour affronter ces enjeux alors que celui-ci n'en a plus ni l'expertise ni le pouvoir.

Propos recueillis par Annick Colybes – Les Echos – 11 octobre 2007