dimanche, septembre 23, 2007

Poor Maria in Bourbonnois.... Lawrence Sterne

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Nos héros voyageurs pensent adopter un nouveau genre. Tristram en tout cas prétend suivre la fantaisie extrême de son père, un original qui l’emmène faire un « grand Tour » à sa façon :
Où qu’il allât d’ailleurs (mais dans ce voyage en France et en Italie plus peut-être qu’à toute autre époque de son existence) il paraissait suivre une route si fort à l’écart de celle adoptée par les voyageurs précédents […] qu’aucun voyage en Europe n’eût jamais à coup sûr la couleur singulière du nôtre et que la faute sera toute mienne si le récit de ce dernier n’est pas lu par les voyageurs et les amateurs de voyages jusqu’au jour où l’on ne voyagera plus, c’est-à-dire, car cela revient au même, jusqu’au jour où la terre se sera mis en tête de ne plus tourner19.
La subjectivité et le hasard, la circonstance et les rencontres sont les moteurs du voyage, et le résultat se traduit en « impressions » dignes d’être relatées. Par exemple, Moulins est pour les personnages de Sterne un doux souvenir car il est associé à Maria, la belle joueuse de flûte dont la tête s’est perdue d’amour : le chapitre 24 s’achève par « Quelle excellente auberge à Moulins !20 ».
Adieu Maria ! Adieu, pauvre demoiselle infortunée ! Un jour peut-être – mais pas aujourd’hui – me sera-t-il donné d’entendre de ta bouche le récit de tes malheurs21…
Or ce récit est repris dans le Voyage sentimental, un voyage complétant l’autre et les voyageurs de plume se répondant dans le monde des œuvres complètes de Sterne : les dernières pages du voyage sont comptées… hélas !
et la moitié en doit être occupée par la pauvre Maria, que mon ami M. Shandy rencontra près de Moulins.
L’histoire qu’il a contée de cette jeune démente ne m’avait pas peu ému à la lecture ; mais quand j’approchai des lieux où elle habitait, elle me revint si vivement à l’esprit, que je ne pus résister à l’envie de me rendre pour m’informer d’elle, dans le village où habitaient ses parents, à une demi-lieue de la route.
C’est aller, j’en conviens, comme le Chevalier de la triste Figure, en quête de mélancoliques aventures –22


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